Article de Roger CABIAC

Le mois dernier à Toulouse a été inauguré le simulateur d’étude de « Concorde” conjointement réalisé par le Matériel Téléphonique et Redifon. Aussi bien, c’est là une manifestation qui se justifiait car un tel appareillage est une construction de très grande envergure. Nos lecteurs savent ce que c’est un simulateur. Nous nous contenterons donc ici de faire le tour de ce qui est partie intégrante du simulateur de ”Concorde ».
Précisons tout d’abord qu’il s’agit d’un simulateur d’études ; nous voulons par-là, le distinguer du simulateur de formation et d’entraînement des équipages. Etant entendu que le simulateur dont il s’agit ici convient pour les deux fonctions : études-formation-entraînement. L’objectif poursuivi sur un simulateur d’entraînement est la reproduction subjective du vol : l’exactitude de la simulation n’est pas une nécessité.
Il en va autrement pour un simulateur d’études ; celui-ci reproduit fidèlement le comportement de chaque partie de l’avion. Dans le cas qui nous occupe aujourd’hui pour une mise au point précise et pour une étude des différents cas de panne, certains systèmes ont été intégrés à la chaine de simulation ; ce sont les commandes de vol, les systèmes de stabilisation artificielle, le pilote automatique.

L’image du terrain est obtenue par une caméra de télévision en couleurs, se déplaçant au-dessus d’une maquette du terrain de Toulouse-Blagnac et dont les mouvements sont asservis aux altitudes simulées de l’avion. Cette image est projetée en couleurs sur écran devant le cockpit et peut être vue par le pilote ou le copilote.
Comme l’intégration permanente des équipements réels ne peut être envisagée, ces équipements seront tour à tour, introduits sous leur forme réelle et sous leur forme simulateur. Cette double possibilité entraîne nécessairement une plus grande complexité dans l’organisation générale du simulateur et plus particulièrement dans l’ensemble de codage et de décodage digital-analogique.

Constituants

Le simulateur comprend : un calculateur digital, une interface, un calculateur analogique, un ensemble cabine et instruments, un système de mouvements cabine, un système de visualisation, un poste de commande et de contrôle, des enregistreurs, des équipements réels avion.

L’élément central du simulateur est le calculateur digital. Il comprend une mémoire de 4 blocs de 4000 mots extensible par blocs de 4000 mots, il est ainsi possible de pousser très loin la capacité du calculateur. L’interface est constitué par un ensemble de circuits électroniques qui permettent d’adapter les différents organes du simulateur (commandes, instruments, voyants lumineux, système de visualisation…) au calculateur digital

L’avion est en position d’atterrissage et le pilote aperçoit à travers la glace frontale, le terrain de Toulouse-Blagnac.
Le calculateur analogique, surtout retenu ici pour la facilité avec laquelle, il permet de mettre des éléments réels en circuit.
L’ensemble cabine est la représentation de ce que sera la cabine réelle. Ce qui, entre autre, permettra de mettre au point le mode de travail de l’équipage dans l’espace qui lui est imparti.
Le calculateur digital commande les déplacements de la cabine selon trois degrés de liberté : + 30 centimètres en élévation ; + 15 à – 10° en tangage ; + 12° en roulis.
Le système de visualisation restitue au pilote l’image de la piste et du terrain avoisinant. L’image, en couleurs est fournie par un système de télévision en circuit fermé.
Le poste de commande et de contrôle permet : de fournir à l’équipage par téléphone, toutes les indications sur les manoeuvres à exécuter, d’introduire les pannes.
Les enregistreurs comprennent : un traceur de route à petite échelle, un traceur de route à grande échelle, un enregistreur d’altitude type G.C.A, un enregistreur d’altitude en fonction du temps, 4 enregistreurs à 8 pistes.
Nous aurons fait le tour des composants, en citant ici, pour mémoire, les équipements réels dont nous avons parlé plus haut.

Fonctions

On trouve ici les têtes de chapitres suivants :
► 1 – Définition et mise au point du système de pilotage.
► 2 – Etude des charges de travail de l’équipage.
► 3 – Préparation des vols d’essais et exploitation des résultats.
► 4 – Entrainement du personnel navigant.
► 5 – Etudes d’exploitation.
Il est envisagé de relier le simulateur d’études de « Concorde” au simulateur de trafic aérien d’Eurocontrol à Brétigny, pour étudier les problèmes posés par l’intégration des liens supersoniques dans le trafic classique.