Au cours du mois de septembre, un matériel original d’essais de vibration en vol a été mis en place dans le prototype 001 de Concorde, à l’usine de Sud Aviation de Toulouse ; cet équipement a été spécialement conçu par l’ONERA pour cet avion, et fabriqué par la Société Prodera.
L’ONERA consacre depuis vingt ans une part importante de son activité la mise au point de méthodes et de matériels appropriés ; ceux-ci sont maintenant fabriqués industriellement sous licence et exportés largement dans de nombreux pays. Les essais eux-mêmes, longtemps effectués exclusivement par l’équipe spécialisée de l’Office, sont exécutés maintenant dans de nombreux cas par la SOPEMEA (Société pour le perfectionnement des Matériels et Equipements Aérospatiaux) ; c’est cette société qui, à la demande de Sud Aviation et de la British Aircraft Corporation et sous la responsabilité de l’ONERA, a effectué à Toulouse, en août 1967, les essais au sol du Concorde 001.
Quel que soit le soin apporté aux essais en vol et aux calculs, ceux-ci ne saurait être considérés comme définitifs tant qu’ils n’ont pas été confirmés par des essais complémentaires en vol. Depuis plus de 10 ans, l’ONERA procède à un tel contrôle à l’ide d’un matériel simple et peu encombrant, qu’il a spécialement conçu et qui peut être adapté aux appareils les plus petits. Pour Caravelle déjà, dont les dimensions sont suffisantes pour permettre l’installation d’un matériel plus perfectionné, un dispositif d’excitation entretenu, associé à des appareils d’enregistrement, avait permis de vérifier avec précision la validité des prévisions d’amortissement aérodynamique qui sont des garanties essentielles contre les risques de flottement.
Pour Concorde, de nouveaux générateurs de vibrations, dont la force va jusqu’à 80 kg, ont «été mis au point Une protection particulière contre l’élévation de température due à la vitesse et vol et contre des vapeurs de kérosène et la corrosion, a dû être étudiée. Un ensemble électronique aérotransportable, délivrant les informations destinées à l’enregistrement simultané de 24 modes différents de vibrations, et commandant les 19 excitateurs logés dans le fuselage, les ailes et la dérive, a dû être créé.
Tout cet ensemble, après étalonnage sur un banc spécial simulant la structure de Concorde, a été présenté à bord de l’avion, pour contrôle de sa bonne adaptation. Le programme des essais en vol, très serré, prévoit une période au cours de laquelle l’ensemble sera rapidement remis en place pour les essais réels.
La mise au point de ce matériel spécial est un des nombreux exemples des progrès qu’un projet de technique très avancée comme Concorde fait accomplir à la recherche au profit de les matériaux aériens. Les applications débordent d’ailleurs ici le domaine aérospatial et s’étendent au contrôle des vibrations des machines et équipements intéressant de nombreuses industries.