Article de Guillaume FRANCOIS
Le son du Concorde
Trop jeune pour se souvenir d’avoir vu voler Concorde, Guillaume François a pu néanmoins approcher le mythe, plus tard. A l’occasion du cinquantième anniversaire du 1er vol de Concorde, le 2 mars 1969, les journalistes d’Aerobuzz.fr se souviennent.
Mon premier souvenir de Concorde n’en est en fait pas un. Juin 1988, meeting aérien à Saint-André-de-l’Eure. Au programme, courses aériennes autour de pylônes, présentations d’avions anciens, voltige aérienne et… trois passages « basse hauteur” du Concorde au-dessus de la piste. J’avais six ans. Je ne me souviens de rien, sauf de l’aura incroyable que cette présentation a laissé dans les mémoires des pilotes que j’ai côtoyés les années qui suivirent.
Ma première vraie rencontre avec Concorde fut auditive. Le son du Concorde était reconnaissable parmi tous. Enfant, depuis ma cour d’école dans un village de Normandie, on nous expliquait que l’avion qui faisait tant de bruit et qui passait si haut au-dessus de nos têtes, c’était lui.
Tous les matins, vers 11h20 dans mon souvenir certainement déformé, il nous survolait. Je n’avais alors pas vraiment conscience de la dimension mythique qu’incarnait cet oiseau là mais je comprenais qu’il n’était pas comme les autres. Le grand public y vouait un attachement particulier.
Une quinzaine d’années plus tard, en 2006, seconde vraie rencontre. Alors que Concorde ne vole plus depuis trois ans, je suis en dernière année d’école d’ingénieur. Le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget a réuni au sein du Hall Concorde deux des vingt exemplaires existants : MSN01 (L’un des deux prototypes) et MSN213 (avion de la flotte Air France). Les membres du BDE (Bureau de Elèves) de mon école eurent la bonne idée cette année-là d’y organiser le Gala de fin d’année.
Avoir eu la chance de passer une soirée privée dans ce hall chargé d’histoire est un souvenir impérissable.