Article de Vincent ROBERT
L’étude de ”Concorde » conduite à la soufflerie à rafales et au tunnel hydrodynamique de l’ONERA a fait appel à la photographie pour connaître non seulement la forme des filets d’air ou de liquide au contact de la maquette, mais encore pour mesurer, par exemple, les différences de pression au sein du fluide ou les vitesses locales d’écoulement.
La photo ci-dessous, a été prise de l’arrière de la maquette dans le tunnel hydrodynamique de l’ONERA à Chatillon. Elle représente les « tourbillons d’extrados” qui se produisent aux basses vitesses et augmente la portance de l’avion, en particulier à l’atterrissage. Ce sont des minuscules bulles d’air en suspension dans l’eau qui ont été photographiées. Le temps d’obturation était lent, une demi-seconde, de façon à ce que les bulles tracent de petits segments, de la longueur desquels on a pu réduire les vitesses locales d’écoulement
Pour cette seconde image, la maquette, photographiée du dessus, se trouve dans une veine d’eau en mouvement dans le tunnel hydrodynamique. Des liquides fortement pigmentés diffusent lentement par de minuscules trous aménagés sur la surface de la maquette.
Sur cette photo prise dans la soufflerie à rafales de Chalais-Meudon, la maquette est observée par-dessous. L’air défile à la vitesse de Mach 2,2, qui est celle de la vitesse de croisière du Concorde. Les ondes de choc visibles sur le cliché constituent un phénomène stable que l’on visualise par ”strioscopie interférentielle » : là où la densité d’air change. ”L’indice de réfraction est modifié. La photographie en couleur a mis en évidence ces différences de densité correspondant à des différences de pression.
Ainsi que nous venons de le voir, la photographie, dans ses applications scientifiques, a participé à l’étude et la mise au point de « Concorde”.
Mais cette contribution du technicien photographe n’a pas été vaine, elle a restituée sous une autre forme, à laquelle nous sommes sensibles, à l’artiste photographe.
Lors de la présentation de « Concorde », cet artiste était là et les photographies qu’il a prises rendent hommage à tous ceux qui ont participé à cette réalisation.
Avec intelligence, Jean Dieuzaide a utilisé un appareil panoramique afin d’accentuer, de magnifier, les formes de ce bel oiseau et les images que nous présentons ici prouvent qu’il a réussi.
Elles confirment la conclusion de notre jeune collaborateur Jean Schwartz, dans l’article « Effets Spéciaux en N et B”, il faut toujours choisir le procédé (ou l’appareil) en fonction du résultat espéré.