Article de Gil ROY

Quand Gil Roy a lancé Aerobuzz.fr, cela faisait déjà six ans de Concorde était devenu une légende. A l’occasion du cinquantième anniversaire du 1er vol de Concorde, le 2 mars 1969, les journalistes d’Aerobuzz.fr se souviennent.

British Airways a offert à ses Concorde une sortie de flotte d’une remarquable tenue, quand Air France a manqué complètement l’occasion. © British Airways.
J’étais devant Buckingham Palace, au milieu de dizaines de milliers de spectateurs, quand les trois Concorde de British Airways ont survolé Londres, en formation et à basse altitude, pour un ultime adieu au peuple britannique. Ce 24 octobre 2003, j’ai envié les anglais. Peut-être parce que j’étais aussi, le 14 juin 2003, au salon du Bourget, à la terrasse d’un chalet, quand Air France a livré le « Sierra Delta » au musée de l’air et de l’espace. Pas même un passage. Juste un complet. Point final.
Le 25 juillet 2000, je rentrai de Lyon-Bron, quand un confrère que je venais de quitter, m’a appelé pour m’annoncer que Concorde venait de s’écraser au décollage de Paris-CDG. Pas « un » Concorde, mais « Concorde » tout court. Une catastrophe. Quelques mois plus tard, dans un vaste hangar de Roissy, je découvrais quatre, peut-être cinq, Concorde, les ailes éventrées. L’espoir. Concorde ne pouvait finir en bout de piste, en cendres.
Le 9 janvier 1991, alors que je rejoignais l’équipage du vol AF001 Paris-JFK dans le cockpit de Concorde, les négociateurs américains et irakiens, s’enfermaient dans une salle de réunion de l’hôtel Intercontinental, de Genève. Un peu moins de 12 heures plus tard, après un aller-retour à New York, je suis revenu à Roissy, avant même qu’ils ne se quittent sans avoir réussi à sauver la paix.
L’Homme est capable du meilleur comme du pire. Impossible de dissocier ces deux souvenirs, mais j’ai quand même conscience de la chance qui a été la mienne, ce jour-là, de sentir Concorde, vivre à deux fois la vitesse du son.