Aerobuzz – 1er Mars 2019 : Concorde, photogénique à l’extrême

Article de Bruno RIVIERE

Du temps où il était rédacteur en chef d’Aéroports Magazine, le mensuel d’Aéroports de Paris, Bruno Rivière a réalisé des dizaines de milliers de photos d’aéroports et d’avions de ligne, partout dans le monde. C’est à deux pas de son bureau qu’il a signé les plus beaux clichés de Concorde. A l’occasion du cinquantième anniversaire du 1er vol de Concorde, le 2 mars 1969, les journalistes d’Aerobuzz.fr se souviennent

Concorde au décollage de Roissy-CDG. © Photo Delafosse/Air France

Que de souvenirs avec Concorde ! Les plus émouvants restent les séances de photos que nous faisions sur les pistes à CDG avec notamment un photographe génial – E. de M. – qui se reconnaîtra facilement.
Munis de nos badges et accompagnés par un ”flyco » (c’est obligatoire sur les pistes) nous parcourions les sites à partir desquels nous pouvions capter les plus insolites des images d’aviation. Un jour, nous étions postés au seuil de la piste de décollage, à moins de 100 mètres (oui vraiment !) de l’endroit où le pilote avance à fond les manettes des gaz pour le décollage. Et Concorde arrive. Et nous avions décidé de ne pas bouger…
Au moment de la mise en puissance des quatre réacteurs, avec la postcombustion allumée, nous avions mitraillé l’avion avant d’être littéralement roulés au sol par la force des moteurs. Impossible en effet de rester debout derrière Concorde au décollage…
Je réalise maintenant que nous nous en sommes bien tirés : nous aurions pu griller tout simplement. Et le gars du « flyco” qui s’était retranché loin derrière nous, ne nous avait évidemment pas prévenus !
Autre souvenir, dans les mêmes circonstances (nous avions cependant décidé de prendre un peu plus de recul !). Concorde arrive donc et se positionne pour un décollage. Le temps est à l’orage avec en arrière-plan, un ciel noir chargé de nuages. Quelques minutes auparavant, nous avions demandé par radio au contrôleur aérien de Roissy d’allumer la rampe d’approche avec son intensité maximale. De sorte que nous avons pu photographier Concorde au décollage avec la pleine luminosité des feux de pistes normalement allumés uniquement pour les atterrissages. De bien belles images qu’Aéroports de Paris doit conserver – je l’espère – dans ses archives.
Mais le plus beau souvenir avec Concorde, c’est certainement ce voyage à Mach 2 passé dans le cockpit avec en prime un atterrissage à CDG toujours dans le poste. Un très grand moment…