Dans le cadre des accords gouvernementaux Franco-Britanniques (22 novembre 1962), Sud Aviation compère avec la BAC à la réalisation de l’avion de transport civil supersonique Concorde dont le premier vol est prévue à Toulouse le 28 février 1968.
Situation et moyens
Les trois Usines de Toulouse représentent une superficie totale de 825.000 m2 comprenant 148.000 m2 de surface couverte au sol. Le parc de machines-outils est de l’ordre de 2400 machines et un effectif de 7000 personnes environ y travaille.
A – L’Usine de Saint-Eloi, en ville, est divisée en grands groupes d’ateliers :
– Les Ateliers de montage des panneaux qui constituent la partie cylindrique du fuselage Caravelle, ainsi que ceux d’une partie du fuselage Concorde.
En un premier temps, à Saint-Eloi, les tôles d’aluminium, AU4G sont formées soit sur des machines FARNHAM ou sur la presse HUFFORD qui forme par étirage. (Pour la petite histoire, signalons que les tôles qui constituent les sphères de l’Atonium de l’exposition de Bruxelles ont été formées sur cette machine HUFFORD, soit environ 2000 tôles).
Après formage, ces tôles sont présentées, dans un atelier attenant, sur des bâtis de montage semi-circulaires où l’on procède au contre-perçage des sous-ensembles constituant la cabine de Caravelle. Après quoi les éléments destinés à être jonctionnés par soudure, c’est-à-dire le revêtement et les lisses, sont transportés à l’Atelier contigu de traitement de surface où sont effectués les opérations de dégraissage et de décapage. A l’issue de ce traitement, les tôles et les lisses sont envoyées à l’Atelier de soudure électrique qui fait suite à celui du traitement de surface. La soudure de ces éléments est réalisée par des machines SCIAKY. Il est à noter que grâce aux précautions prises dans ses diverses séquences de traitement et de soudure, grâce également, au contrôle très serré de ces opération, l’Usine de Saint-Eloi n’a pas eu à rebuter un seul panneau de la structure cabine de Caravelle depuis 1959 (soit environ 35.420 m2 de tôle développée).
A l’issue de la soudure, les éléments sont à nouveau présentés sur les bâtis de montage où l’on procède aux dernières opérations (rivetage des couples et peinture. Certains de ces éléments soudés ont «été à l’ALODINE, procédé anti-corrosion appliqué dans l’Atelier de traitement de surface.
On a ainsi constitué à Saint-Eloi les sous-ensembles de la partie cabine de l’avion qui vont être transportés à l’Usine de Saint Martin du Touch où à l’instar d’un mécano géant ces sous-ensembles sont rivés les uns aux autres pour constituer la cabine de Caravelle.
B – L’Usine de Saint Martin du Touch est située sur la route nationale de Toulouse à Auch, à 7 km du Capitole, et borde le Sud de l’Aéroport Civil. Cette Usine groupe deux halls de montage (9000 m2 et 12.500 m2), les Bureaux et le Hangar des Essais en vol (plus de 6000 m2), qui s’ouvre sur la piste de l’aéroport par une porte de 102 mètres de long et 18 mètres sous entrait. L’Usine de Saint Martin du Touch comprend également des Laboratoires d’Essais, ainsi qu’un Atelier d’Electronique. Enfin, les services Après-Ventes sont groupés à Saint Martin du Touch, ils comprennent une école Caravelle où les techniciens des Compagnies viennent suivre des cours pour se familiariser tant sur le plan théorique que technique avec les problèmes d’entretien et de révision de notre moyen-courrier.
– C’est à Saint-Martin du Touch que nous retrouvons les sous-ensembles réalisés à Saint-Eloi. Ces éléments qui constituent la partie cabine sur les premiers postes du Hall d’Assemblage sont intégrés avec la partie avant venant des Usines Sud Aviation de Marignane. Le fuselage ainsi constitué sera jonctionné avec la voilure provenant des Usines de l’Ouest, et poste par poste, le métal deviendra avion pour accomplir son premier vol sur le terrain de Toulouse-Blagnac, après 9 à 10 mois de montage.
C – C’est en effet, de l’autre côté de Saint Martin du Touch, également en bordure de l’Aéroport Civil que se trouve l’Usine de Blagnac. Cette Usine qui occupe les anciennes installations de l’Atelier Industrie de l’Air, groupe le Bureau d’Etudes, la salle de Traçage, le Laboratoire d’Essais d’Equipement, le Simulateur d’Etudes et de Vol de Concorde, le Laboratoire d’Essais de vibration et de bruit. On y trouve également, le Hall de maquettage où est réalisée : maquette grandeur de Concorde, qui plutôt la partie du Supersonique qui est dévolue à Sud Aviation. Dans cette maquette on matérialise à l’échelle 1 tous les équipements de l’avion. C’est à Blagnac enfin que s’assemble le prototype 001 de Concorde.
La compagnie Air Canada a passé commande de 4 appareils supersoniques Concorde. Le nombre de compagnies ayant pris des options pour cet appareil s’élève ainsi à 15 et le nombre retenus à 69. Sur ce total, 40 sont destinés à être exploités par des compagnies Nord Américaines.
Une éprouvette de Concorde d’une longueur de 18 mètres subit actuellement des essais de pression dans une cuve géante des usines BAC à Filton.
Cet élément, qui comprend la partie avant et le nez du fuselage, sera transféré ultérieurement au Royal Aircraft Establishement à Farnborough, où il subira des essais prolongés de fatigues à mettre à l’épreuve sa résistance structurale. Ce sera le premier grand sous-ensemble de Concorde mis à l’épreuve dans le nouveau
laboratoire des essais de structure à Farnborough, où il subira des contraintes de pressions allant jusqu’à 1,12 kg/cm2. Dans le même temps, les essais statiques et thermiques du tronçon central sont entrepris dans le bâtiment laboratoire du CEAT à Toulouse.
Pour améliorer la visibilité vers l’avant en croisière supersonique, les Concorde de série seront dotés d’une nouvelle visière transparente d’une seule pièce à la place de la visière d’aluminium en deux éléments montée sur les prototypes.