Air & Cosmos – 15 Juin 1968 : Concorde : le retard reste limité

La reprise du travail chez Sud Aviation et en particulier à Toulouse (10 juin) où se trouve le prototype 001 de Concorde lève l’hypothèque de l’ordre de vol des deux prototypes. Contrairement à ce qu’a prétendu à plusieurs reprises la presse britannique, il n’est pas question d’avantager le prototype 002 en finition à Filton, par exemple en lui livrant en priorité les derniers équipements nécessaires. En réalité, l’avance du prototype 001 sur le prototype 002 était nettement supérieure à la durée de la grève et rien ne pouvait donc justifier une telle décision, qui n’aurait d’ailleurs pu être prise que par le Comité Directeur franco-britannique.
On s’efforce maintenant à Toulouse de rattraper les retards accumulés depuis trois semaines. A Filton, le 002 a reçu au début de cette semaine son nez avant, et les appareils ont évidemment maintenant des états d’avancements assez proches, l’un de de l’autre. Il est à noter que les fabrications n’étant pas redoublées, tout retard enregistré d’un côté de la Manche risque fort de se répercuter de la même façon de l’autre côté. Dans tous les cas, il apparait maintenant peu probable que Concorde puisse voler avant octobre prochain.
Transport de l’usine Sud Aviation de Saint-Martin-du-Touch au Centre d’Essais Aéronautique de Touloise, le mois dernier, du tronçon 42 de la cellule d’essais statiques de Concorde. Ce tronçon, qui pèse au total 14 tonnes, avait été scindé en deux parties : l’une comprenant les tronçons 14 et 15, et qui pesait 3,4 tonnes ; l’autre (notre photographie) comprenait les tronçons 16, 18 et 20, et pesait 10,6 tonnes. Le montage de cette cellule d’essais se poursuit maintenant au CEAT.

L’avion de transport supersonique soviétique Tupolev Tu-144 sera équipé d’un système de génération électrique développé par la firme britannique English Electric.
Rappelons que cette société participe, en liaison avec la société française Auxilec, à la réalisation du système génération électrique pour Concorde.
L’équipement fournit pour l’avion soviétique comprend : un alternateur 200 V triphasé 400 Hz de 60 kVA, du type à diodes tournantes (sans balais), refroidi par circulation d’huile.
Cet alternateur est associé (1) à un entrainement à vitesse constante à boite différentielle axiale

La plage de fonctionnement de ce matériel va de – 54 à + 120°C, en température, avec une température de l’huile de refroidissement pouvant atteindre 160°C, et jusqu’à 21.500 mètres en altitude.
L’ensemble est complété par un boitier de commande et de protection (2), un transfo-redresseur (3), un relais de puissance (4) et un transformateur de courant triphasé (5).