Article de Frédéric LERT

Pour les journalistes, tous les prétextes étaient bons pour essayer de décrocher un vol à bord d’un Concorde d’Air France. Frédéric Lert, jamais en manque d’imagination, a tiré le gros lot. A l’occasion du cinquantième anniversaire du 1er vol de Concorde, le 2 mars 1969, les journalistes d’Aerobuzz.fr se souviennent.

A bord de Concorde à Mach 2.02, le rôle de l’Officier Mécanicien Navigant était vital, notamment dans la gestion du centre de gravité à l’aide de transfert de carburant. © Musée Air France
C’était un temps pourtant pas si lointain où les choses étaient encore (relativement) simples à organiser. C’était un temps ou un sympathique attaché de presse d’Air France avait jugé indispensable de m’installer dans un Concorde pour un aller-retour Paris New-York. Il s’agissait de pondre quatre pages dans Aviasport sur le travail du mécanicien navigant (OMN) du bel oiseau. Le public avait le droit de savoir et le vol s’imposait…
A ce jour, quand on me demande si le Concorde est un avion confortable, je ne sais pas répondre. Après le tour avion effectué avec l’OMN, j’avais filé directement dans le poste et je n’en étais plus sorti. Le siège 18A était resté vide.

On ne peut pas en vouloir à Frédéric Lert d’avoir préféré le strapontin du cockpit de Concorde, au siège 18A. © F. Lert / Aerobuzz.fr

Mise en route, roulage, décollage…

Les go-pro n’existaient pas encore et il ne me reste en souvenir que quelques diapos et l’idée que je faisais un beau métier de saltimbanque.

L’appontage à Kennedy airport se déroula comme on me l’avait décrit, la piste venant s’encadrer dans l’étroit pare-brise avec un angle inhabituel. L’avion roula jusqu’à son point de stationnement, la longue plainte des réacteurs que l’on coupait siffla la fin de la récréation et je quittais le poste fier comme un pape.
C’est là que je croisais le regard d’un presque sosie, acteur en pleine gloire. Assis au premier rang, sans doute intéressé par la chose aéronautique, il tordait le cou pour essayer de se téléporter dans le cockpit comme d’autres franchissent les barrières du temps. Sans doute se demande-t-il toujours aujourd’hui qui était l’intrus mal fagoté qui avait eu ce privilège.
Ce jour-là, c’est Jacquouille qui avait eu la meilleure place dans la chariote supersonique et le comte de Montmirail avait dû se contenter d’un fauteuil plus banal…