Benjamin Hue – Journaliste RTL

Le projet de la Nasa visant à donner naissance à un héritier du fameux Concorde vient d’obtenir le financement de l’administration de Donald Trump. L’appareil permettra de relier New York et Londres en 3 heures.

illustration du projet d’avion de démonstration en vol de la Nasa Crédit : Nasa

Plus de quinze ans après la fin du Concorde, son héritier est en passe de voir le jour. La Nasa a obtenu l’aval du gouvernement américain pour construire un avion supersonique plus discret que son célèbre prédécesseur. Le financement intégral d’un appareil expérimental de ce type vient d’être inclus dans la proposition budgétaire formulée par l’administration de Donald Trump pour l’exercice 2019 de l’agence nationale de l’aéronautique et de l’espace américaine, rapporte le site spécialisé LiveScience.

The Future of Supersonic Travel : From Sonic ‘Boom’ to Sonic ‘Thump’

Après plusieurs décennies de recherches, la Nasa a mis au point le « Quiet Supersonic Transport », un avion capable de voler plus vite que le mur du son, à une vitesse de 1700 km/h. Des tests concluants ont été réalisés dans un tunnel à vent au Glenn Research Center de la Nasa à Cleveland. Un premier vol d’essai doit être réalisé en 2021 avant un éventuel premier vol commercial.

Relier New York et Londres en 3 heures

Seul avion de ligne supersonique jamais commercialisé, le Concorde reliait Paris et New York en 3h30. Son héritier permettra de rallier New York à Londres en seulement 3 heures, contre 8 heures pour un avion de ligne actuellement. Cela permettrait de réaliser des allers-retours d’un bout à l’autre de l’Atlantique sur une même journée. La capacité de l’appareil serait plus limitée, avec seulement 18 sièges, contre une centaine de passagers pour le Concorde.

La Nasa espère relancer le marché des supersoniques avec cet appareil capable de franchir le mur du son en évitant le double « bang », le bruit d’explosion assourdissant produit par le Concorde lorsqu’il franchissait Mach 1 (1000 km/h) au décollage. Ce bruit insupportable pour les passagers (autour de 100 décibels) et les habitants des zones survolées avait participé à clouer à terre « le pointu » au début des années 2000. Le Concorde s’était notamment vu interdire le survol des États-Unis au début des années 1970.

Maintenir le bruit au décollage sous les 65 décibels

La Nasa s’est associée à l’avionneur militaire Lockheed Martin pour moduler la forme et l’aérodynamique de l’avion afin qu’il n’émette pas de « boom » supersonique mais un son plus sourd. L’objectif est de maintenir le volume sonore de l’appareil entre 60 et 65 décibels. Un son équivalent à celui du moteur d’un gros aspirateur ou d’une voiture de luxe filant à toute allure sur l’autoroute.